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2e dimanche de l’Avent, année B

Préparez les chemins du Seigneur : trouver dans le désert le message

 

Les textes

Première lecture : « Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)

Psaume (84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14) R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut. 84, 8

Deuxième lecture « Ce que nous attendons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle » (2 P 3, 8-14)

Évangile « Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 1-8)

 

Bien aimé dans le Seigneur,

Comme avec Saint Pierre de la 2e lecture, nous pouvons affirmer que ce que nous désirons, c’est vraiment quelque chose de nouveau. Dans cette lecture, Pierre annonce que le temps de Dieu n’a pas la même valeur que chez l’homme. Le temps de Dieu, est un temps de patience, et aussi d’urgence. L’apôtre annonce que le Seigneur tiendra ses promesses sans tarder. La fidélité de Dieu est affirmée à nous qui nous demandons, au regard des événements de plus en plus inquiétants, si le monde n’est pas abandonné aux pouvoirs des forces négatives, des forces de la violence et de la mort.

Avec l’escalade de la violence, mêlée à la stabilisation des injustices, tant au plus grand niveau qu’à notre niveau personnel, le croyant peut penser que le Seigneur a vraiment oublié la terre, ou bien qu’Il s’est défait de ses promesses. Alors qu’autour de nous tout semble aller si vite, et même le mal, la tentation est de penser que comme Dieu ne fait rien, qu’Il consent et accepte tout ce qui se passe. On peut même se demander ce que signifie les paroles d’exhortation : « Jésus revient bientôt ». Certains ont même essayé de se servir de cette image, pour parler de ce qui n’arrivera jamais.

Et pourtant ! Le Seigneur vient ! Le Seigneur vient. Et Pierre nous le dit avec assurance, et nous invite à sortir de nos calendriers quadrillés, et marqué par des étapes. Il nous invite à entrer dans le calendrier de Dieu, qui lui, est marqué d’événements. Alors, il peut dans cette logique, nous rappeler que pour Dieu, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion.

Le temps qui nous sépare de la venue du Seigneur, est clairement le temps de la patience en vue de la conversion. Et il précise encore, que le Seigneur n’avertit pas avant de venir. Il n’a pas besoin d’avertir pour venir, par peur d’artifices et de maquillages, par peur des comportements de circonstances. Il viendra comme un voleur, pas parce qu’il aime surprendre l’homme qu’il aime, mais plutôt parce qu’il voudrait te trouver dans ton authenticité.

Voilà pourquoi, attendre le Seigneur signifie adopter des comportements authentiques. Des comportements qui viennent du fond du cœur. C’est donc dans nos cœurs qu’il faut préparer les chemins. C’est au fond de nous, qu’il faut trouver les montagnes, ou les ravins, qu’il faut trouver les rochers et les escarpements qui bloquent la rencontre avec celui qui vient. C’est la le sens de la conversion. Ce n’est pas surtout dans les attitudes externes, bien que le croyant ne doive pas oublier de soigner son attitude externe. C’est au fond du cœur du cœur qu’il faudra trouver cela ! qu’il faudra rendre possible l’installation de Celui qui vient.

Et pour le faire, la Parole de Dieu nous suggère ce dimanche un déplacement : aller au désert. Pour bien se préparer à rencontrer le Seigneur, il convient d’aller au désert. L’image du désert comme lieu de rencontre est paradoxale. Pourtant il se révèle être le mouvement le plus efficace pour obtenir la liberté et mieux préparer son cœur. Le désert, lieu du vide, de la solitude, qui rend possible la rencontre avec la vérité, qui rend possible la vie.

Le désert est présent dans la 1e lecture et dans l’évangile d’aujourd’hui. Et curieusement, nous y trouvons deux possibilités : l’écoute de la voix, et l’eau. Le premier est un peu évident, mais dès que la condition est réunie, elle est très possible. C’est peu évident, parce qu’au désert, on ne s’attend pas rencontrer quelqu’un, et encore moins d’écouter une voix. Car, le désert, c’est le désert. Pourtant, lorsqu’on y parvient, la solitude devient espace de la rencontre et du dialogue.

L’homme de notre époque est esclave de la civilisation du bruit, de la tempête : tempête d’image, de sons, de plaisirs, d’idées, qui le laissent finalement vide de toute vie. J’ai souvent observé des groupes de jeune s’évader un soir ou un weekend, en plongeant fortement dans le bruit de la musique, dans la tempête des plaisirs. Et pour cela, ils sont obligés de faire des sacrifices qu’ils n’arrivent pas à faire dans d’autres domaines.

Ils sacrifient les économies, les épargnes, ils sacrifient l’économie familiale, … leur pension pour certains. Pour profiter de la tempête des plaisirs, d’autres doivent se prostituer, et on peut mettre dans ce terme, plusieurs types de prostitutions, physiques et spirituelles. Pourtant, pour réaliser une œuvre salutaire, ces personnes ne sont plus prêtes au même sacrifice. Et au retour de la tempête de plaisir, on les voit plus fatigués et plus remontés contre une société qu’ils accusent de tous les maux, qu’ils accusent de refuser ou de bloquer leur progrès. Il faut avoir le courage d’aller dans le désert.

Avoir le courage d’aller dans le désert, c’est avoir le courage de renverser la montagne de nos désirs : désir de sexe, désir de nouvelles idoles, désir d’argent, désir de visibilité. Oui, la tempête de désir ne peut être vaincu que par un voyage dans le désert. Lieu de solitude effrayante, mais obligée. Les hommes et les femmes de notre époque ont peur de la solitude, et pourtant, la solitude est bienfaisante. Heureusement que de plus en plus, des jeunes et des adultes commencent à fréquenter les monastères, les lieux de retraite spirituelles, les oasis du silence. Et ils en sortent souvent mieux que ceux qui tempêtent dans les carrefours du bruit de nos cités.

Pour celui qui connait le désert, c’est vraiment le lieu de la bataille avec la mort, et au terme de cette bataille, si tu n’es pas morte, tu auras la vie. Et c’est le symbole du baptême de Jean. Au désert, trouver l’eau dans laquelle il baptise, c’est une victoire, c’est recevoir la vie. Mais il faut avoir le courage d’aller au désert, de laisser les endroits de la tempête du plaisir, pour le vide, la solitude. Et c’est là la bataille.

Es-tu capable, d’abandonner les lieux où tu es habitué à vivre, et où tu es habitué à ta tempête de plaisir ? Est-il facile d’abandonner cette relation adultérine, et se retrouver seul, sans plus avoir l’envie de rentrer en Egypte ? Es-tu prête à abandonner cet homme avec qui tu sors, qui est marié ou pas, mais qui te garantit l’argent que tu veux pour ta tempête de plaisir ? Es-tu prêt à considérer ton travail tel qu’il est conçu et voulu, sans « brouter là où tu es attaché », donc sans corrompre pour préparer tes tempêtes de désirs ? Es-tu prêt à aller dans le désert ?

Et là, si tu fais vraiment ce voyage, Dieu te promet, au lieu de craindre l’isolement dans le désert, voici que tu ne te retrouveras pas seul. Il y a un homme au désert, une personne qui parle au nom de Dieu, un prophète. « Convertis-toi, et tu auras la vie ». Cette vie est dans le symbole du baptême qu’il fait, mais en même temps il annonce une autre rencontre : avec le Christ.

Et puis ce dimanche, il y a l’image de Jean au désert. C’est l’homme qui incarne la sécurité des promesses de Dieu. Il se retire dans le désert, et il attire à lui tant de personne, de toute catégorie, il trouve de l’eau pour baptiser. Oui, c’est le Seigneur qui dans son immense bonté embellit l’homme qui le choisit. Le fait que Jean attire à lui beaucoup de personnes, annoncent ce qui t’arrivera au terme de ton voyage dans le désert. Dieu te rendra beau, et ta nouvelle beauté intérieure attirera tant de personnes qui viendront vers toi demander conseil : que dois-je faire ? que devons-nous faire ?

Et Dieu seul sait combien l’homme de notre époque a besoin de personnes qui puissent les guider, les aider. C’est vrai que les compagnies pour aller prendre un pot, pour aller à une fête, pour aller plonger dans la tempête des plaisirs, sont une zone de sécurité. Mais Dieu nous donne la vie, en venant jusqu’à nous ! Oui, il nous donne une beauté extraordinaire, qui attirera des gens vers nous. De toi, il veut aussi faire un nouveau Jean Baptiste, afin que les personnes qui viennent vers toi, puissent se préparer à accueillir celui qui vient. Qu’ils puissent abaisser les collines dans leurs cœurs. Qu’ils puissent combler les ravins dans leur existence.

Le Seigneur vient

Tag(s) : #Prières
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