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Les progrès impressionnants réalisés par les sciences dans le domaine de la vie ont pour corollaire ce désir latent, chez certains savants, de vouloir tout expliquer et décider grâce à la science. Il s’agit d’une erreur connue et condamnable : le scientisme. "Ou bien la science est bien science, et elle n’est pas tout ; ou elle prétend tout, devient scientisme et cesse d’être science", nous dit Dominique Folscheld . A bien voir, dans le domaine médical et des soins de santé, il y a eu changement progressif de l’orientation des services. A la question : "où avez-vous mal ?" du personnel de santé, nous avons la question : "que désirez-vous ?", signe d’une société dans laquelle se prépare un eugénisme doux. Selon le même esprit, on ne demande plus au médecin ou au généticien de soigner la maladie dont l’embryon ou l’enfant sont atteints, mais de fournir un enfant sans handicap. Malheureusement, les consciences s’obscurcissent de façon tragique dès lors qu’on glisse facilement vers les interruptions "thérapeutiques" de grossesse pour éliminer un embryon déclaré malade à l’issue d’un diagnostic génétique (même l’ITG n’est pas autorisée comme moyen moral : on demande au médecin de faire tout son possible pour sauver la vie, et si à la fin il n’y peut rien, il ne doit pas se sentir coupable). Il faut donc se rappeler avec force quelle est la grande et noble vocation de l’homme de science lorsqu’il nous parle du début de la vie humaine. Sa compétence entièrement scientifique : il a autorité pour nous enseigner ce qu’il constate dès qu’il y a fécondation, tout en sachant que la vérité scientifique ne nous fournit, en tant que telle, aucune valeur morale. Nous ne pouvons donc attendre du scientifique qu’il nous dise si l’embryon est une personne ou pas dès la fécondation. On ne doit pas aussi oublier l’homme politique, qui crée des lois de plus en plus selon les tendances de l’opinion publique, et non selon la vérité en soi. La collaboration entre l’homme de science et l’homme politique ne peut pas dépasser la collaboration et l’information, et à son tour, l’homme politique ne doit faire des lois qu’en se référant à la valeur. On voit par exemple le cas de la notion de pré-embryon, créée par certains embryologistes dans le but de justifier un point de vue extra-scientifique qui leur convenait. Elle ne correspond en fait à aucune réalité scientifique, l’embryon existant dès la fécondation et étant défini comme "la plus petite forme d’un être. La distinction entre le zygote, l’embryon puis le fœtus, est en fait arbitraire et qu’elle concerne une seule et même vie dont la fécondation marque incontestablement le commencement. L’embryologiste voit que nous avons été un œuf fécondé unique ; c’est là le processus de notre espèce. Là, s’arrête le discours scientifique, et fait savoir si c’est une personne relève d’autres autorités. Le cinquième commandement interdit comme gravement contraire à la loi morale: 1. l’homicide direct et volontaire, ainsi que la coopération à celui-ci; 2. l’avortement direct, recherché comme fin et moyen, ainsi que la coopération à cet acte, avec la peine d’excommunication, parce que l’être humain, dès sa conception, doit être défendu et protégé de manière absolue dans son intégrité; 3. l’euthanasie directe, 4. le suicide et la coopération volontaire à celui-ci. Tout au long de notre parcours, nous voulons aller aux frontières du pouvoir de Dieu et du devoir de l’homme, afin de mettre en lumière sur ce qui est du pouvoir de l’homme et ce qui est du pouvoir de Dieu. Nous découvrirons le caractère sacré de la vie, élément fondamental pour les africains : la vie n’est pas la chance, la vie est une chance, un don, quelque chose d’unique, qui ne se reproduit pas. Nous sommes obligés aujourd’hui de devoir aussi rappeler l’attention que nous devons à la vie que nous recevons. Il est pour ce fait important de reconnaitre que les données scientifiques portent parfois en elles-mêmes cette dimension mystérieuse qui replace l’homme dans sa vocation de protecteur de la vie. Il s’agit là d’un discours qui illumine non seulement la profession médicale, mais aussi le rôle de ceux qui accompagnent la femme enceinte d’une part, et d’autre part la personne humaine dans sa souffrance et parfois pendant les derniers moments. Comme en théologie morale, la méthode de travail est dialogique, avec une attention aux éléments de la loi naturelle. La volonté de Dieu, révélée dans les Ecritures Saintes, ont le plus souvent besoin d’une interprétation lucide, sans biblisme forcé, afin d’éclairer l’homme d’aujourd’hui dans le discernement des problèmes qui ne se posaient pas de la même façon il y a quarante ans. La théologie est cependant toujours l’attention au Verbe de Dieu, et en tant que telle, la bioéthique considère la richesse du donnée révélé, de la Tradition, de l’enseignement du magistère. La bioéthique est ainsi un domaine par excellence de dialogue avec la science, dialogue fait de respect et d’attention pour la croissante nouveauté qui nous est proposée dans ce camp. Il faut donc une permanente activité d’écoute et de discernement. Ecoute de la science, du monde médical, et du monde de la souffrance : on voit dès lors qu’on ne peut pas simplement se limiter à applaudir les découvertes dans le domaine biomédical et les nouvelles possibilité que celles-ci met à la disposition du monde de la santé. Il faut écouter aussi le monde de l’homme, de ce qu’il sait de sa vie, de ce que Dieu dit de la vie qu’il donne à l’homme. Il faut écouter ce monde et savoir discerner derrière leurs demandes celles qui ne sont pas humaines, celles qui détruisent son humanité, et être capable, en même temps de découvrir l’expérience bouleversante et limite de la souffrance, de la douleur, et aussi la force de l’amour.

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