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L'exemple de Tobie : la force et la fureur du sexe

Nous avons commencé la semaine dernière une réflexion sur le discernement d’un futur mari. Nous devons nous servir de l’exemple de Tobie fils, et de Sarah. Lisons Tobie 8, 5-10, et de préférence toute l’histoire de Tobie, tout le livre. Ces deux nous font comprendre trois choses :

Le mariage n’est pas une course de vitesse, il faut la patience

Le mariage se fait selon la volonté de Dieu,

On ne se marie pas pour le plaisir de la chair

Je veux commencer la réflexion de ce jour par le dernier élément. On ne se marie pas pour satisfaire la chair.

Dans le texte de Tobie, on peut noter avec étonnement que quand Tobie et sa femme arrivent dans la chambre nuptiale, ils ne se sautent pas dessus. Ils ne se mangent pas dans l’empressement. Ils se mettent à genoux et reconnaissent la source de leur « amour », dans l’action de grâce. Dans ce geste, il y a une forte maîtrise des pulsions de la chair qui semble de plus en plus prendre le dessus dans les expériences d’approche des jeunes aujourd’hui.

Il arrive que la jeune fille, pour montrer sa disponibilité, « se donne » au gars. Et le jeune gars veut à son tour « gouter » la fille avant de se décider. Le culte de l’incontinence, avec la grande érotisation de la société, a presque rendu impossible un discours sérieux sur le respect des corps. Il suffit de parcourir facebook, ou les autres réseaux sociaux en ligne, pour voir combien les jeunes filles n’hésitent pas naïvement à vanter leur corps. Certains idéalistes disent en effet qu’il faut « mettre en valeur son corps ».

Et les commentaires ne manquent pas, style : « joli balcon », « sexy », « quelles jambes ! » « quel regard ! », et l’imagination est toujours plus diversifiée et fructueuse. En fait, l’admirateur n’admire pas une personne, mais une portion de la personne. C’est de là malheureusement que naissent les rencontres, provoquées par une partie du corps de l’autre, et aussi des mariages, justifiés par « une partie du corps ».

Dire d’une fille qu’elle est sexy peut être une insulte à vrai dire. C’est en quelque sorte dire qu’elle est une machine à sexe qui fonctionne de loin ! C’est admirer un corps qui fait penser au lit ! Je peux me tromper, mais j’aimerais que quelqu’un corrige à grand fouet cette ignorance et je payerai le prix.

Les époux Tobie, montre que le respect du corps de l’autre est une manière de respecter l’autre, et de l’aimer entièrement. Si un homme apprécie ton corps (ça peut déclencher une vraie rencontre, mais il faut aller loin !), il est à craindre qu’il abandonnera ce corps s’il trouve un autre plus répondant. Et il faut être fou pour penser que la même performance tiendra longtemps. La continence des jeunes époux leur permet de vérifier la profondeur de leur projet de vie, leurs convictions, de remarquer la vanité de beaucoup de situations.

A la première rencontre avec l’homme, testez-le sur ses performances sexuelles. S’il s’y étend avec plaisir, vous pouvez mettre une croix sur ce mec. Je parie tout, qu’il n’ira pas loin dans un projet de famille. Car si un homme vante ses performances sexuelles, dès que votre registre sera entièrement parcouru, il cherchera ailleurs, et il trouvera. Ça c’est assez certain.

Pourquoi beaucoup de jeunes filles se sentent abusées ? parce que tous les hommes les ont essayés ! et c’est triste. Elles ont pensé naïvement que donner son corps c’est signer un contrat ! Mais il est plutôt certain que plus vous laissez la passion de coté, plus on s’intéresse à votre intérieur, et plus vous pouvez lire l’intérieur de l’autre.

Parfois, la fille elle-même met la pression pour déboucher sur les essais nucléaires. Et après, il ne faut pas qu’elle s’étonne qu’il y a pollution. Le sexe n’est pas un jeu ! Le couple Tobie nous propose le contraire. Et avec mes dix sept ans de sacerdoce, je suis convaincu qu’ils ont raison ! Ils ont raison sur une génération d’intempérance et d’aliénation sexuelle, et tant qu’on travaille dans ce registre, on cout le risque d’avoir une famille pas du tout originale, qui célèbre aujourd’hui à la mairie ou à l’église, et se retrouve le lendemain dans les services sociaux et les tribunaux.

Je suis embarrassé de remarquer que lorsqu’un homme parle de mariage à une fille, les deux se croient autorisés aussitôt aux essais. Au point où la résistance provoque crise : on va faire cela toute la vie ! Alors parlons de la vie avant de parler de ça.

Un homme qui cherche aussi à vous habiller sexy, à dépenser des sommes pour vous rendre captivante ! Ne cherche-t-il pas la fleur qui ornera ses sorties ? Pouvez-vous faire l’effort de sortir avec lui, habillée en classique ? responsable ? mère de famille ? Je vois beaucoup rire. Mais si vous faites comme toutes les filles, pourquoi ne doit(on pas vous « traiter » comme toutes les autres filles ? Je demandais un jour à un ami : si deux filles entrent dans ton bureau, une vêtue de manière décente et l’autre à la limite de l’acceptable, tu traiteras avec laquelle ? Il me répondit : je fais du sérieux avec celle qui est élégante (classique), et je propose un tour dans un coin avec celle qui est excitante !

(à suivre)

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